Les messages écrits, notamment les mails, font partie de notre quotidien. Entre collègues, avec des clients ou son manager, au-delà du fond, j’ai choisi de m’intéresser à la forme. J’ai pu constater (et vous aussi très certainement !) que la manière dont sont rédigés les mails pouvait induire des messages « cachés ».

Un sondage a été posté sur LinkedIn afin d’avoir des ressentis personnels sur la base d’un mail au contenu assez basique. Alors, qu’est-ce qui vous a le plus choqué/dérangé ?

Les messages cachés de l’écriture.

Voici le sondage proposé et les votes reçus :

« Dans un contexte professionnel, quelle phrase vous choque ou vous perturbe (au choix) le plus ?
Et pourquoi (tonalité, orthographe…) ? »

Le message est le même sur le fond. La forme quant à elle, change et cela ajoute une signification supplémentaire au message initial.

Les commentaires laissés par certains votants donnent des informations complémentaires intéressantes.

Pour certains, toutes ces propositions sont choquantes à leur manière mais à niveau équivalent, la première ayant été qualifiée d’ « insupportable ». J’aurais pu faire des propositions avec des mots en gras, des mots soulignés… L’idée est de voir comment un simple mot peut créer un sens nouveau si on l’investit d’un signe supplémentaire.

Ce sondage a donné lieu à d’autres remarques orientées « contenu », même si la question ne portait pas sur le fond. Certains regrettent la formulation peu travaillée et peu professionnelle commune aux trois propositions. En tant qu’objet sémiotique, le message écrit « relève d’une appréhension sémantique globale » comme le précise J.Courtès, ce qui explique ces remarques annexes.

La connotation négative de la majuscule

Revenons au sondage et au résultat ! La majorité des votes a été attribuée à la phrase rédigée en majuscule. Le ressenti est négatif pour le destinataire du mail, bien que le contenu en lui-même ne soit initialement ni agressif ni violent. C’est justement la majuscule qui investit le message lui donnant ainsi une connotation négative.

Pourtant, rien ne dit que l’émetteur n’a pas simplement oublié de déverrouiller la majuscule (le CAPSLOCK FURY comme le dit si bien Geoffrey C. !), il n’est peut-être pas en colère et n’a aucune envie de rendre son message autoritaire. Malgré cela, le destinataire l’interprète d’une façon négative et on imagine très bien les conséquences d’un tel échange : ignorance, colère, susceptibilité…

En revanche, le choix assumé de garder la majuscule implique une volonté de la part de l’émetteur, cela n’est pas anodin avec l’intention de créer une réaction.

Vous l’aurez compris, chaque élément constituant votre message (la majuscule, le souligné, le gras…) sera porteur d’un sous-message (induit donc) et vous devrez être vigilant aux choix que vous ferez au moment ou vous rédigerez votre message.

N’oubliez pas quand-même que …

« Les écrits restent et les paroles s’envolent! »

Communication non-verbale : #Toutfaitsens !

Ces non-dits que sont les messages cachés dans nos écrits sont aussi ceux qui se trouvent aussi dans notre gestuelle ou notre posture. Mais aussi dans notre regard, un mode de communication non-verbal qui a pris tout sons sens lorsque nous portions le masque… La bouche cachée, nous avons dû compenser par l’intensité de notre regard. (Une expérience difficile pour les nourrissons et très jeunes enfants confrontés à ce discours dont ils ignoraient les codes…)

Maîtriser au mieux ces codes, les comprendre, c’est cela la sémiotique. Adaptée au marketing, cette discipline permet de concevoir un message juste et pertinent.

Le langage est composé de nombreuses facettes qui laissent libre-court à l’interprétation selon notre vécu, notre culture, notre capacité à comprendre et à capter les signes. Un langage complexe dont l’IA aura du mal à s’emparer ! (Je l’espère… #fingercrossed)

Quelques lectures complémentaires juste ici !

• www.welcometothejungle.com : comment bien communiquer à l’écrit pour éviter les conflits et les quiproquos.
• www.lejdd.fr : port du masque, quand le regard devient l’unique miroir de nos émotions.