L’urbex : scénarisation des espaces d’exploration
L’exploration urbaine : intrigante, fascinante ou angoissante… elle ne laisse pas indifférent. Quelles sont les motivations des explorateurs urbains ? Que recherchent-ils dans ces lieux abandonnés, comme figés dans le temps ? Puisque tout fait sens, qu’elle est la démarche d’une telle aventure parfois risquée ? La scénarisation joue un rôle central, dans le cas de l’urbex, elle est laissée à la merci d’une nature qui reprend ses droits.
L’urbex : les explorateurs des temps modernes
Revenons sur le principe de cette « discipline » : explorer des bâtiments abandonnés : hôtels, châteaux, hôpitaux, parcs d’attraction, usines…
Un certain mystère entoure ces lieux qui ne sont jamais dévoilés. De nombreux explorateurs parcourent nos régions, notre pays et le monde entier à la recherche de lieux exceptionnels pour en proposer des clichés particulièrement intenses.
La scénarisation de l’espace :
La particularité de ces lieux, c’est la scénarisation de l’espace maîtrisée par la nature. La plupart des clichés montrent des bâtiments mêlés à la végétation… qui a résolument pris possession des lieux.
Que peut-on apprendre de cette « réappropriation» des espaces par la nature ? Dans un monde où chaque détail compte et rien n’est laissé au hasard, à l’inverse, ces lieux ne sont plus maîtrisés par l’homme. Entre dissimulation et mystère, le lieu devient parfois inaccessible pour l’homme.
De ces espaces auparavant habités et occupés par le public dont il n’en reste que quelques traces. Témoignage d’un temps révolu, d’une époque lointaine ou proche, ces lieux proposent un voyage dans le temps. Mais peut-on parler de musée ?
Reprenons la définition du musée :
Musée : Lieu, édifice où sont réunies, en vue de leur conservation et de leur présentation au public, des collections d’œuvres d’art, de biens culturels, scientifiques ou techniques. (larousse.fr)
Les différents parcours d’explorations :
Articulation des différentes scénarisations.
L’urbex n’est explicitement pas interdit, mais non-autorisé, pour des raisons de sécurité notamment, l’accueil du public ne serait pas envisageable.
Interdire, cacher et faire oublier :
Certains lieux, sont clairement interdits, pour exemple la ville de Pripyat, témoignage d’un accident nucléaire historique, un chapitre tragique de notre histoire moderne.
Dévoiler, restreindre la visibilité :
Les collections privées, d’art notamment, ne sont pas exposées aux yeux de tous mais à un public sélectionné qui obtient l’autorisation unique de pénétrer le lieu où elles sont exposées.
Montrer, exposer et valoriser :
Le musée propose une scénarisation agencée et travaillée avec des explications, des notes, des ouvrages, des salles spécifiques thématisées. Visites guidées, audioguides… tout est fait pour faciliter et orienter la compréhension.
L’exploration urbaine : suggérer, laisser la libre interprétation
Que peut-on dire de l’urbex ? c’est en fait un lieu qui nécessite au visiteur d’être aguerri et préparé. Une sorte de musée en plein air laissé à la merci de la nature et de l’environnement qui l’entoure. L’urbex laisse à chacun la possibilité d’y voir ce qu’il veut, d’interpréter les lieux, sans avoir d’explications.
Un lieu éphémère qui n’a pas vocation à être conservé mais qui est plutôt délaissé, parfois sans contrôle. Tout le monde peut potentiellement y accéder à condition de dénicher ces bâtiments et d’avoir l’équipement nécessaire pour les arpenter sans risque.
Des contraintes d’accès :
Dans tous les cas, pour pénétrer dans ces lieux, il y a des modalités d’accès spécifiques :
Musée : le ticket d’entrée
Collection privée ou domaine privé : sur invitation personnelle
Lieux interdits : accréditations spécifiques et officielles
Urbex : trouver le lieu sois-même ou faire partie d’un réseau et avoir un équipement adapté
Les « urbex » : explorateurs des temps modernes ?
Les explorateurs urbains sont les porte-parole d’instants de l’histoire qui disparaîtront ou renaîtront sous une autre forme pour vivre une seconde « nouvelle » vie. Une autre forme d’esthétisme qui ne cherche pas à embellir le passé mais à le montrer sans artifice, brut, souvent lié à une histoire énigmatique ou tragique.
Les vrais « urbex » sont respectueux des lieux qu’ils visitent et sont conscients des risques et des interdits, ce sont avant tout des passionnés.
Avec TikTok, et les réels d’Instagram, les « urbex » peuvent scénariser leur découverte.
Il est désormais possible de faire vivre les explorations en direct : frissons garantis !
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